La sculpture sur bois

Pierre MARTINEZ, le mari de ma petite fille Christelle et le papa de mes arrière-petites-filles a si bien réagi en me disant qu’il restait sur sa faim en attendant la suite de mon site internet…

Et pas que….

Mon neveu, Jean Marc ESTELLON, peintre confirmé et reconnu, plusieurs fois nommé peintre d’honneur dans les salons de sa région et ailleurs, m’a presque forcé la main en évoquant ma sculpture…

Et pas que…

Christophe RIDOUX, mon neveu, prenait plaisir à m’adresser, dès qu’il le pouvait, des coupures de journaux ou de magazines en relation avec ma sculpture. Il ne savait pas combien cette documentation m’a été précieuse et que j’ai toujours. Sa réaction a été positive…

Si j’ai bien compris, me voilà à évoquer la sculpture sur bois.

Sans eux, je ne l’aurais pas fait. Je n’y aurais même pas pensé.

Merci mes jeunes.

Mais comment expliquer ce qui relève de l’imaginaire, du ressenti, de l’improvisation ?

Et bien c’est simple, la sculpture c’est l’imaginaire, l’imaginaire, que l’imaginaire. C’est-à-dire transmettre à la matière ce que l’on pense.

Pour stimuler mon inspiration, j’ai une collection de cartes postales de personnages antiques et donc, je prends la barbe de cette carte postale, la chevelure de cette autre carte, les yeux de celle-ci et progressivement j’avance dans mon projet à condition que ce soit cohérent. Il m’arrive aussi de tirer parti d’une image, quelque chose qui me traverse l’esprit et je démarre un chantier. Comme ça voilà.

Après avoir fixé définitivement ce que je veux faire et arrêté les dimensions, je passe à la commande d’un bloc de bois à arrêtes vives, toujours. J’ai la chance d’avoir comme ami la famille LOPEZ, propriétaire d’une scierie à Coustaussa dans la haute vallée de l’Aude. Et eux m’ont dit, ici, on vous trouvera tout ce qu’il vous faut. J’ai donc utilisé presque toutes les essences comme le chêne, le noyer, le merisier, le douglas, l’if, le cèdre, le peuplier et même, le châtaignier. Belle chance.

J’ai été conseillé sur les teintes de ces bois et c’est très agréable de voir mes statues réunies avec les différentes patines. La famille LOPEZ à sa part, une large part je dirais, de réussite et je les en remercie. J’en ai fait mes amis, de belles personnes comme Lolita et Manolo. 

Avec ce bloc de bois sur mon établi, je trace mes axes verticaux et horizontaux pour bien positionner ma statue. Et puis, je mémorise les premiers reliefs en creux, les seconds en creux, les premiers en bosse, les deuxièmes en bosse. Bel exercice.

Ceci fait, j’engage ma mailloche et mes gouges pour un long travail de dégrossissage jusqu’à ce qu’apparaisse une lueur de statue. Long travail où, l’imaginaire doit jouer à fond.

Un rapport bénéfique se manifeste et après une longue réflexion, elle se révèle, C’est nous deux. Parfois, je lui souris, moment magique. La statue se nourrit de mon imaginaire et de mon observation.

Je m’amuse à penser que c’est comme l’être humain, la date de conception, c’est la date d’achat du bois, le temps prénatal, quand on impose ce que l’on veut, la naissance quand elle commence à exister, la période postnatale de tout mettre en œuvre pour un résultat final. 

Mais finalement, j’aime me révéler à travers mon travail manuel avec l’approche de mon texte. Je me permets de penser que j’ai l’un et l’autre, c’est-à-dire ma plume et ma truelle. J’aime la langue française, l’usage utile de ses mots comme son articulation, c’est-à-dire, les verbes.

J’ai aussi beaucoup aimé l’ambiance de mon atelier, l’odeur du bois, le voisinage de mes statues, les outils et parmi eux, ceux qui nous ont été donnés par Pierrette Raynaud qui les détenait de son père artisan menuisier qui par sa longue pratique était d’une grande compétence.

Parfois, il m’arrivait de vouloir l’oublier et pour cela, je la recouvrais d’un drap. Rien n’y faisait puisqu’à chacun de mes passages, je la découvrais. C’est-à-dire à quel point je ne pouvais m’en défaire.

En général, il me fallait presque une année pour arriver au résultat final des photos, belle tranche de vie.

Je tiens à souligner que ces statues sont de moi, de mes mains, toutes signées et que je ne possède pas de secret puisque je montre les photos avant et après.

Et aussi, j’ai voulu éviter l’aspect technique de la sculpture, trop rébarbatif à mon sens. C’est mieux ainsi.

Fait le septième jour du mois de février de l’an de grâce 2021.